Plaquage à cœur ouvert avec l'ancien rugbyman Alexandre Flanquart
Entretien avec Alexandre Flanquart
Bonjour Alexandre, cela fait maintenant un an que tu as pris ta retraite sportive. Comment se déroule ta reconversion dans l’immobilier ?
Avant d’entamer ma reconversion, j’ai commencé par couper pendant quatre mois complets afin de me ressourcer. J’ai ensuite rejoint le groupe Keymex Immobilier, j’ai suivi des formations en interne et je suis totalement opérationnel depuis le mois de janvier. C’est un grand changement de vie, un nouveau monde tout simplement.
Ce domaine a-t-il toujours été une évidence pour toi ?
J’ai toujours eu cette fibre. Avant le rugby, je voulais découvrir le monde de l’architecture mais ce métier était inenvisageable en parallèle de ma carrière sportive. L’immobilier est arrivé par la suite de fil en aiguille après l’obtention de mon DUT en Génie Civil et mon Bachelor Immobilier.
Tu es aujourd’hui mandataire pour le Centre Immobilier Keymex, comment se déroule cette collaboration ?
Aujourd’hui, je suis totalement indépendant tout en disposant des moyens mis à disposition par le groupe Keymex Immobilier. Le soutien mis en place par la structure est une réelle chance pour débuter dans ce milieu.
Tu as récemment signé ton premier compromis. As-tu pu observer des similitudes et des différences dans cette gestion de projet et ta carrière d’ancien sportif au plus haut niveau ?
Ce qui est le plus perturbant, c’est de passer d’un monde avec des échéances chaque week-end à un monde sans échéance fixe. Concernant les similitudes, il en existe plusieurs. Dans le domaine de l’immobilier, nous nous entraînons à longueur de journée pour être prêts lors du rendez-vous avec le client. C’est un plan en 3 phases (préparation – action – suivi) similaire à celui du rugby (préparation de la rencontre – le match – le débrief). Ensuite, le deuxième point de ressemblance concerne la capacité à rebondir après un échec. Il est donc essentiel de ne pas baisser la tête et de repartir au combat tout comme je le faisais durant ma carrière de rugbyman. Pour information, le taux d’échec d’un agent immobilier est estimé à 90%. La préparation à l’échec est donc indispensable pour réussir à se relever.
Tu es également conférencier sportif via Xperience Sport, quelles sont les thématiques que tu souhaiterais aborder lors de tes interventions en entreprise ?
Premièrement, la notion d’objectifs SMART est très importante à mes yeux. Avec du recul, je me suis aperçu que j’ai toujours franchi les étapes les unes après les autres naturellement durant toute ma carrière. La seule fois où je ne l’ai pas fait, je me suis planté et j’ai pris une très grosse claque. À travers le métier que j’exerce actuellement, je suis dans l’obligation de me fixer des objectifs afin de savoir dans quelle direction je m’oriente et comment je vais m’y prendre pour y arriver. Deuxièmement, les thématiques de rebond, de résilience et de remise en question me tiennent réellement à cœur.
Tu as connu 22 sélections en équipe de France. À tes débuts, aurais-tu imaginé avoir une telle carrière sur la scène internationale ?
Plus jeune, je n’ai jamais pensé jouer en Équipe de France ou même devenir professionnel. Petit à petit, j’ai franchi des paliers jusqu’à atteindre le Graal avec la sélection tricolore.
Tu as participé à la Coupe du Monde 2015 de rugby avec l’Équipe de France, quels souvenirs en gardes-tu malgré une élimination en quart de finale ?
Ce fut une expérience mitigée. J’en garde des très bons souvenirs sur le plan humain avec un groupe exceptionnel. Participer à une Coupe du monde de rugby en défendant les couleurs de son pays représente ce qu’il y a de plus beau. Néanmoins, j’aurais aimé participer à plus de matchs lors de cette compétition. Et malheureusement, cette aventure a été le point de départ de deux années de galère suite à une grosse blessure.
Justement, comment as-tu vécu par la suite cet épisode de ta carrière ?
Je suis passé par toutes les émotions. Après une première opération réussie et un retour rapide en équipe de France, j’ai dû subir une nouvelle intervention. Cette deuxième phase a été beaucoup plus difficile à vivre puisque les médecins ne savaient même pas si je pouvais rejouer au plus haut niveau. J’ai même parfois terminé des entraînements en pleurs car je n’arrivais plus à courir. Durant ce passage plus difficile, j’ai toujours pu compter sur le soutien de ma famille et de mes proches pour m’épauler.
Tu as évolué au sein d’une génération qui a connu plusieurs échecs, comment as-tu vécu cette période un peu moins faste ?
Nous n’avons pas eu les résultats escomptés et nous aurions tous aimé faire beaucoup mieux mais lors de chaque rencontre, nous avons toujours donné le meilleur de nous-même. Même dans l’adversité, ce groupe a su rester fort et uni.
Aujourd’hui, la nouvelle génération incarnée par Antoine Dupont réalise de très belles performances, quel est ton regard sur le renouveau du rugby français ?
C’est une très bonne nouvelle de voir une équipe de France compétitive avec un groupe en totale osmose. Cette génération est très brillante et nous réserve encore de très belles surprises. Une concurrence saine au sein du groupe permet de tirer tout le monde vers le haut.
Le rugby à 7 est de plus en plus médiatisé et sera présent aux Jeux de Paris 2024, tu n’as jamais eu envie d’essayer cette discipline ?
Honnêtement, à part quelques fois à l’entraînement, ce n’est pas fait pour moi (rire) !
Antoine Dupont va très certainement faire partie de la liste des sélectionnés pour les Jeux de Paris avec l’équipe de France de rugby à 7. Il prend en quelque sorte la place d’un joueur spécialiste de cette discipline, quel est ton avis sur ce sujet ?
Quel que soit le joueur, je trouve ça injuste pour ceux qui se donnent à fond depuis des années pour cette discipline. Depuis son arrivée avec l’équipe de France de rugby à 7, Antoine est très performant, donc les résultats viennent donner raison à ceux qui ont fait le choix de le sélectionner, mais ce n’est pas très réglo pour les autres.